J. DUFRASNES & E. LEBLOIS, Fibules et autres artefacts du premier Moyen Âge...
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Jean DUFRASNES & Éric LEBLOIS, Fibules et autres artefacts du premier Moyen Âge découverts dans la basse vallée de la Haine et sur les territoires limitrophes (bas-plateau du Pays d’Ath et Hauts-Pays), Bruxelles, 2017
A4, 192 p. en quadrichromie, 67 fig., 15 tabl. (Amphora 84 / Travaux du Cercle d’Études Numismatiques 18).
Soigneusement décrits, illustrés et commentés, cent quatre-vingts artefacts du premier Moyen Âge (Ve-XIe siècle) sont présentés dans cet ouvrage. Ils proviennent de prospections menées à la surface de terrains cultivés couvrant une large région d’un peu plus de 700 km², située entre Valenciennes et Ath, au niveau du bassin inférieur de la Haine.
Il s’agit essentiellement de fibules auxquelles s’ajoutent diverses pièces dont des éléments de buffleterie et d’armement, ainsi que quelques monnaies. Ces objets, replacés le plus précisément possible dans le contexte des sites mérovingiens et carolingiens régionaux, ont également permis aux auteurs d’identifier quelques aspects technologiques particuliers liés notamment à la fabrication des fibules du premier Moyen Âge.
Un autre apport scientifique que celui engendré par l’étude typologique ressort des observations contextuelles engagées par Jean Dufrasnes et Éric Leblois. La mise en relation des lieux de découvertes avec de potentiels points d’habitat semblant rares, l’identification des sites comme étant des « champs d’épandage » peut ici davantage être proposée sur base de la dispersion spatiale et de la composition des séries d’artefacts. Des zones atteignant parfois plusieurs hectares et dont les sols sableux s’avèrent facile à travailler pour la mise en culture, tout en réclamant de nécessaires amendements, peuvent ainsi avoir reçu, de façon préférentielle, des matières fertilisantes depuis plusieurs siècles. De nombreux petits objets en alliage cuivreux datant de l’Antiquité à l’Époque moderne témoignent en ces lieux de pratiques agricoles précoces consistant à l’évacuation des déchets organiques générés par les populations des villes et l’amendement des sols légers. Des liens semblent également exister entre les zones de découvertes des artefacts du premier Moyen Âge et le réseau des voies de communications.
Le repérage de champs d’épandage anciens ne peut que rarement être réalisé lors de fouilles archéologiques traditionnelles qui sont menées sur des espaces trop restreints et qui ne concernent pas la couche arable. De façon complémentaire, les ramassages en surface réalisés à grande échelle montrent ici leur intérêt. Encore est-il nécessaire, comme on le voit dans cette étude, de pouvoir rassembler les informations des nombreux prospecteurs et de dépasser l’attention portée aux seuls objets.
Volume coédité par Amphora (Tubize) et par le Cercle d’études numismatiques (Bruxelles)
Références spécifiques
- ISBN
- 978-2-930948-02-7